‚Ces gens-là se trémoussent bien …“

Ébats et débats dans les comédies-ballets de Molière

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Au sommet de sa carrière, Molière écrivit une douzaine de pièces ornées de musique et de danse pour les plaisirs de Louis XIV. Or, ces pièces, qui constituèrent la moitié au moins de son oeuvre, et les succès majeurs ainsi que les grandes commandes de la cour, ont longtemps été négligées, méprisées même par la critique. A contresens historique puisque ce sont elles justement qui valurent à leur auteur notoriété et consécration de son vivant, elles aussi où se forgea sa relation privilégiée avec le monarque, exaltée par cette même critique.D’où le projet avancé ici: faire lire les comédies-ballets dans le cadre des fêtes royales où elles furent créées pour en souligner la spécificité et pour faire saisir l’interaction des composantes textuelles, scéniques, environnementales et autres de ces spectacles inscrits dans des contextes historiques particuliers. Seule façon, en fait, de redonner aux comédies-ballets leur première signification et de retrouver quelque chose de ce procès de communication alors établi entre les pièces et leurs spectateurs-lecteurs.Loin d’être cet insignifiant mélange des genres qu’on s’est trop souvent plu à y voir, elles apparaissent plutôt comme les plus marquées politiquement et idéologiquement des comédies de Molière, l’exemple même de la manière dont l’oeuvre d’art dialogue avec son contexte, tout à la fois informant et refléchissant la vie politique et culturelle d’une nation.