La Révolte

Roman

von

« Le mauvais coup que l’on prépare », disait Samar, « c’est notre assassinat. On veut nous livrer. Et maintenant tout se noue dans l’un de ces silences qui, dit-on, précèdent les grandes fureurs.
L’ennemi peut se taire. II est partout autour de cette ville où nous voici enfermés avec l’armée. Il sait qu’ici se jouera le sort. II attend. Sans doute ne parvient-il pas à croire que l’armée souscrira au plan diabolique. II sait que sa victoire, et la ruée et le pillage et le carnage ne dépendent ni de sa sauvagerie ni de sa fureur, mais de la décision que prendra l’armée.
Et nous, nous savons que notre vie ou notre mort, ou notre exil, qui sera une autre forme de mort, dépendent aussi du même arrêt.
Avec l’armée nous pouvons tout, parce que nous restons des citoyens. Sans elle, nous ne serons que des mutins.
Mais nous assumerons notre destin de mutins. Nous nous battrons. Nous avons jeté les bases d’une Organisation clandestine. Ce n’est encore qu’une ébauche ; mais autour d’elle nous mobiliserons la ville. »

Dans ce chef d’oeuvre, Samar, cet alter ego de Jean Brune, vit la phase finale de la guerre d’Algérie à Alger où l’OAS, le FLN et l’Armée française s’affrontent dans une lutte sans merci.